Runegora: L'Héritage de Ryukun

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    Eddy
    Maître des clés

     

    Recueil des Chroniques Impériales
    par Xienlung Ping Zao
    Kataribe à la Cour de l’Empereur Zuko
     

    La Naissance de l’Empire Lungoran

    A sa disparition, Ryukun a légué son héritage à Shinari. Cette-dernière avait sur ses épaules de treize ans le poids de plusieurs espèces. Et bien que la plupart des autres humains approuvaient ce choix et se refusaient à la jalouser dans le respect de la mémoire et des volontés de leur ancien guide, Shinari elle-même était bien consciente de son incapacité à pouvoir gouverner de par son jeune âge.

    Toutefois, tous s’accordèrent à faire de Shinari la première « Impératrice de Lungora ». La cérémonie de couronnement rassembla une fois encore tous les peuples de Lungora, et certains des derniers Dragons de l’Origine firent même le déplacement pour lui donner leur bénédiction en personne.

    En attendant qu’elle soit en âge de parler d’égal à égal aux siens, un Dragon de l’Origine décida de rendre hommage à son guide en devenant le tuteur de Shinari. Ryudoran. Le fils de Ryukal. Il se proposa de transmettre au nom des Dragons de l’Origine tout le savoir dragonite à Shinari et de l’assister dans sa grande tâche d’administrer un pays aussi meurtri et grand tel que Lungora. Il l’accompagna jusqu’aux dix-huit ans de Shinari.

    A ses dix-huit ans, Ryudoran ne laissa derrière lui qu’un message runique destiné à Shinari, l’informant qu’il se retirait au Mont Hakaru afin de veiller sur le lieu spirituel qui préserva autrefois les espèces de Lungora de l’extinction en la mémoire de son ancien guide. Il désirait que la montagne devienne un lieu de pèlerinage, et il jugeait que le sort de Lungora ne devait plus dépendre que de Shinari elle-même, alors devenue selon lui capable de gouverner cette grande nation.

    C’est très confiante en son enseignement qu’elle mit alors en place le Shôkyôgi. Ce conseil donnait le dernier mot à l’Impératrice, mais l’obligeait à écouter l’avis des Daimyô quelque soit la décision. Ces grands seigneurs n’étaient autres que les chefs de famille qui suivaient l’enseignement des derniers Dragons de l’Origine dans les temples alors érigés au nom de l’étude des éléments. Ainsi, les nations se constituèrent autour de ces éléments, formant un équilibre au sein-même du gouvernement, et laissant encore la parole aux derniers frères de Ryukun, au travers de leurs disciples humains, et continuant d’agir comme de sages conseillers et de grands esprits.

    Aujourd’hui, les Dragons de l’Origine sont pour la plupart plongés dans un sommeil spirituel, leur forme physique reposant dans leurs temples respectifs. Chacun a fini par être lié à l’élément qu’il étudiait, et par devenir des formes de divinités.
    Leur esprit, lui, continue d’arpenter tout Lungora, sous des formes humanoïdes étheriennes, se faisant passer pour des ancêtres ou des anges-gardiens, protégeant et guidant leurs disciples vers la Révélation. Cet état second est dorénavant l’objectif des plus pieux des disciples de Ryukun qui est devenu un véritable dieu à l’origine de tout une façon de vivre. Ceux qui lui vouent un culte aspirent à l’état d’harmonie spirituelle totale qu’il atteignit lorsqu’il vit la série de catastrophes qui allait s’abattre sur Lungora, ce qui est également devenu la finalité du travail de chacun des Dragons de l’Origine.

    Chaque Dragon de l’Origine a sa propre vision de la façon d’atteindre cet état second, et ces singularités philosophiques ont fini par atteindre l’essence même de la façon de penser des nations humaines qu’ils guident. Ainsi, certains Dragons de l’Origine ont fini par pousser leurs disciples humains à renoncer à la volonté de paix absolue que Ryukun défendait pendant si longtemps, jugeant que l’époque sombre dans laquelle les peuples vivaient à présent nécessitait de prendre les armes, afin d’être capable de se défendre, pendant que d’autres ont continué, à contre-courant devant les difficultés et les mutations de leur monde, à défendre les idéaux du Messager, et ont lutté pour que la paix perdure malgré les conflits d’intérêt et les découvertes d’au-delà de Lungora.

    Les Shôryu, les Dragons-Guides

    Ainsi, chacun des Daimyô suivent les enseignements de leur Shôryu, leur Dragon-Guide, qui donnent une ligne de conduite à chacun de leurs disciples. Ces mêmes Shôryu ont chacun acquis la maîtrise et les connaissances les plus avancées sur un élément, et vivent à présent chacun dans des temples reculés d’une beauté inégalée, dans un cadre relatif à l’élément, qui est lui-même alors lié à une philosophie et un code de conduite.
    Tous les citoyens d’une nation respectent pour la plupart cette ligne de conduite, synonyme de respect et de droiture, bien qu’elle ne soit pas obligatoire. On ne doit une forme de respect absolu qu’envers les enseignements de Ryukun et sa propre épopée.
    Les autres Dragons de l’Origine sont davantage des guides et des conseillers pour la plupart. Ils n’imposent, en général, pas leur façon de penser, pas plus que Ryukun à son époque. Mais les mœurs et les sacrifices auxquels Ryukun s’est soumis ont fini par forcer le respect total de sa parole. Toutefois, certains Dragons de l’Origine commencent à succomber au pouvoir, appréciant que les humains les vénèrent et suivent leurs enseignements de façon absolue.

    Le sacrifice de Ryukun marque l’an 0. Divers évènements ont encore eu lieu après. Mais l’histoire se concentre alors sur l’humanité, qui est devenue l’espèce la plus dominante. Ayant perdu leurs maîtres, frères, et amis, beaucoup perdirent la notion de respect, fraternité, et amitié, parfois même au sein des Dragons de l’Origine eux-même. Nombreux furent ceux qui ont basculé dans le mal, ont commencé à profiter, à voler, à tuer. Mais heureusement, certaines nations ont hérité d’un Shôryu juste et bon, et parviennent ainsi à conserver une part de ce que Ryukun avait pu leur apprendre.

    Ryu: Ryugake
    Type: Chiryu
    Province: Okamori
    Dynastie: Shumoto
    Qualité: Intellect

    Juste après le sacrifice de Ryukun, Ryugake, un des premiers Shôryu reconnus pour sa force et sa sagesse, déclara sa province, une des plus vastes constituée majoritairement de grandes forêts et de plages désertes, à présent nommé Okamori. Il deviendra le Chiryu, le Dragon des Feuilles. Il met en avant un développement spirituel pour un meilleur épanouissement intellectuel. Ryugake a hérité d’un trait de caractère très présent chez Ryukun, le gène du pacifisme et de la diplomatie.
    La dynastie des Shumoto va totalement épouser cette philosophie et tenter de maintenir la paix et la négociation dans tout Okamori, et plus largement dans tout Lungora. Connue pour être une nation extrêmement ouverte et sereine, tous les citoyens d’Okamori développèrent de nombreuses compétences liées à la communication avec la nature sous toutes ses formes. De plus, on y consacre une grande partie à la méditation et à l’introspection afin d’être plus réceptif aux enseignements de la Mana. Okamori devient la nation la plus fidèle à Ryukun.

    Ryu: Ryukô
    Type: Denryu
    Province: Rakuden
    Dynastie: Shihoutou (Taiora auparavant)
    Qualité: Force physique

    Ryukô est une des dernières dragonnes, très terre-à-terre, simple, rustre et sans doute la plus terrifiante des survivants. Elle se caractérise par une grande méfiance, et nourrit une grande rancœur envers les autres espèces, notamment les humains, car elle considère que c’est de leur faute si son bien-aimé, Ryukun, fût contraint de sacrifier sa propre vie. Elle n’a plus de compassion pour rien ni personne. Selon elle, c’est parce que les dragons ont surprotégé les autres espèces que celui qu’elle a toujours aimé depuis son plus jeune âge a du donner sa vie. Si elles avaient été moins dépendantes des compétences du Messager, les choses n’auraient peut-être pas été si dramatiques pour Lungora et les Dragons de l’Origine. L’obsession pour la paix de Ryugake la dépasse complètement, elle qui a parfaitement réalisé que les démons qui ont assailli le mur de runes pourraient recommencer n’importe quand, et que d’autres nations pourraient éventuellement entrer en contact avec Lungora, déstabilisant l’équilibre alors mis en place par le Shôkyôgi.
    Ryukô devint donc Denryu, la Dragonne des Eclairs, et les seuls à n’avoir jamais réussi à entrer dans ses faveurs furent la dynastie des Taiora, qui reste une dynastie très isolationniste et belliqueuse. C’est là-bas que va s’établir la nation de Rakuden. Cette nation sera vite sur les lèvres de tous, pour avoir été la première nation à instaurer l’ultime affront aux enseignements de Ryukun: La création de la première armée de Lungora, les Samurai.
    On y entraîne très tôt les enfants au combat dans l’honneur et la force. On se concentre à Rakuden sur la stratégie de combat frontale, d’où le lien avec le contrôle de la foudre, rapide, et virulente. Être un Samurai est le rêve de tout enfant à Rakuden. Malgré la discipline, ceux qui arrivent à prouver leur valeur aux citoyens de Rakuden leur reconnaissent un sens de l’hospitalité et une générosité sans pareils, ainsi qu’une grande rigueur quant à l’étiquette.
    Ceux qui partagent la douleur de Ryukô sont paradoxalement les plus agressifs en surface, mais les plus sensibles et les plus prompts à donner et aimer du fond de leur cœur. Rakuden est de ce fait depuis ses origines, une des nations les plus controversées.

    Ryu: Ryujira
    Type: Mizuryu
    Province: Tsurida
    Dynastie: Kunomori
    Qualité: Clairvoyance

    Incarnée par Ryujira, la sublime et élégante Dragonne des Larmes, la nation des plus grands lacs, cascades et rivières des terres fertiles de Tsurida est connue pour son approche de l’équilibre en tous points; On y dit souvent « Autant de larmes que de sourires ». En effet, Ryujira la Mizuryu enseigne à la dynastie des Kunomori que pour perdurer, Tsurida doit savoir reconnaître quand elle doit être houleuse, forte et violente lorsque le danger se profile, mais également reconnaître quand le temps de la parole vient, se montrer douce, berçante et délicate.
    Ainsi, les citoyens de Tsurida sont à la fois les plus fins stratèges et les plus grands tacticiens, mais également les plus farceurs et enjoués des Lungorans. Leur passion commune avec les Bôshida pour l’art et le théâtre plus particulièrement en fait une des nations les plus appréciées de tous les Lungorans. Jouissant d’un parfait équilibre, Ryujira et les Kunomori sont connus pour être très serviables et très ouverts d’esprit.
    Bien que l’égalité hommes-femmes est globalement respectée en Lungora, Tsurida est également reconnue pour ses Dames du Lac, les Mizumi no Hime, de magnifiques femmes très cultivées et également versées dans le kenjutsu dans un style de combat très artistique et élégant, la célèbre et complexe technique du Hiten Hasunohana Odori, destinée au duel dans le cadre du spectacle. Elles constituent le fer de lance des forces de Tsurida, et sont tant redoutées qu’admirées. Avec le temps, les Mizumi no Hime vont découvrir une arme qui va rapidement rejoindre leur arsenal de voyage et accompagner leur katana et leur wakizashi: Le kusarigama. En conséquence, elles adapteront le Hiten Hasunohana Odori qui donnera alors lieu à la naissance du Nito Shinkage-Ryu, style propre au kusarigama.

    Certaines d’entre les Mizumi no Hime formuleront la requête que soient construits également des maisons closes en Tsurida, qui deviendra ainsi la première province après Ichibamachi à en posséder.
    Très matriarchale, la majorité des Daimyô des Kunomori furent des femmes, et elles s’efforcent depuis toujours à faire reconnaître aux hommes que les femmes sont capables d’autant de prouesses qu’eux.

    Ryu: Ryukaton
    Type: Karyu
    Province: Noharin
    Dynastie: Matsuidara
    Qualité: Perséverance

    Ryukaton le Karyu était quant à lui un des plus proches confidents de Ryukun. Ce-dernier fût profondément touché par le sacrifice de son ami, et décida de faire de ce sens du sacrifice le principal trait de la philosophie des disciples du Dragon des Flammes. Sincères, braves et sereins, la dynastie des Matsuidara apprend à laisser libre cours aux émotions plutôt que les enfermer, et les maîtriser pour faire des miracles dans la vie de tous les jours grâce à la volonté et la persévérance, comme Ryukun le fit lorsqu’il matérialisa son âme pour tous les sauver. Un peu idéalistes, les habitants des plaines vallonnées et des plages littorales ensoleillées de Noharin sont capables de voir le merveilleux dans les choses simples de la vie, atout indispensable pour survivre et accomplir de grandes choses. Ils se révèlent de formidables amis, imprévisibles et toujours riches en surprises ainsi qu’en idées farfelues, ainsi que de grands philosophes au grand cœur et très ouverts au spirituel, bien qu’ils soient bavards et tête en l’air. La méditation occupe une grande place dans les rituels des Matsuidara, et leur attrait pour ce qui transcende le monde des mortels les rapproche des Shûmoto.
    Les Matsuidara seront la seconde dynastie à former des Samurais. Jugeant Lungora en proie au chaos et à la guerre, certains doivent se dresser pour calmer les plus réticents à la voie de Ryukun par la force. Il s’agit de la raison d’être des Samurais de la famille des Matsuidara: Préserver la paix par la voie du sabre. Toutefois, ils sont foncièrement différents des Samurais de Rakuden: Leur technique au sabre se base plus sur la maîtrise du fourreau que de la lame.
    La légende dit qu’on ne voit qu’une seule fois la lame d’un Samurai de Noharin, à l’instant où il le dégaine et assène un seul et unique coup létal. Toutefois, de nombreuses conditions complexes entravent leur merveilleuse maîtrise du Iaijutsu, et leur technique du Sayajutsu, technique de combat au fourreau, est généralement suffisante pour maîtriser nombre d’adversaires.

     

    Bien que les Dragons de l’Origine étudiaient auparavant les éléments pour se préparer à de nouvelles catastrophes naturelles, ce courant de curiosité a fini par mener à l’étude d’éléments qui n’avaient aucun lien avec le drame. Finalement, la majorité des Dragons de l’Origine finirent par se consacrer à l’étude d’un élément, et ils devinrent chacun les figures d’une philosophie et d’un peuple. L’apparition de ces nouvelles nations apportait beaucoup à la diversité, et Shinari jugea cette caractéristique comme étant importante au sein du Shôkyôgi.

    Ryu: Ryudôshi
    Type: Kôriryu
    Province: Hayama
    Dynastie: Bôshida
    Qualité: Inspirant

    Daimyô: Akeichi Bôshida (Kunari Bôshida) Enfants: Nariki
    -> Frère: Banten Bôshida (Minora Bôshida) Enfants: Toruka, Tetsurô

    Ryudoshi a toujours été un artiste dans l’âme. Grand maître des arts et du travail, il appréciait la musique, l’écriture, et le théâtre.
    Naturellement, quand ses aînés se penchèrent sur l’étude des éléments qui touchèrent les siens, il les accompagna un temps, avant de réaliser qu’il n’était pas comblé, et que cela n’était pas sa façon d’honorer la mémoire de son guide.
    Il décida de partir à l’est et rejoignit les récifs de Hayama, et y fit établir le premier temple de la glace. Il devint ainsi Kôriryu, le Dragon des Gelées, et fût accompagnée de la dynastie des Bôshida, alors encore nomades. Ces-derniers construisirent d’immenses temples entre les montagnes, et suivirent les enseignements de Ryudôshi.

    « Découvrons la chaleur du cœur là où le froid nous ronge le corps. ».

    Ce-dernier privilégiait l’entraide, la solidarité et la bonne humeur, et enseigna aux Bôshida de transcender leur condition de mortel au travers de l’art: De nombreuses festivités ont lieu à Hayama, où concerts, poèmes, et théâtre ne faisaient qu’un pour créer une ambiance chaleureuse au milieu de ces pics de glace. Mais les traditions des Bôshida qui leur permirent de construire de tels édifices en des conditions aussi extrêmes étaient également liés à la forge et à la menuiserie; C’est pourquoi ces-derniers décidèrent d’ajouter à la philosophie de Ryudôshi l’expression artistique à travers la création d’armes et d’armures exceptionnelles. Par ailleurs, c’est souvent aux Bôshida que les autres nations feront appel par la suite pour la confection de cérémonie.
    C’est ainsi que tous les Bôshida espèrent atteindre la Révélation. Ils sont notamment connus pour leur sens de l’hospitalité hors du commun, pour ceux qui toutefois arrivent à atteindre leurs temples, mais on a tendance à les oublier car ils restent souvent neutres dans les décisions diplomatiques et ne portent aucun intérêt à l’économie ou la politique, ne s’intéressant qu’à l’amitié, la chaleur du cœur et la beauté de la création.
    Une particularité des Bôshida sont leurs Forgerons de la Pénitence, les Kinshin no Kaji. Ces forgerons très talentueux ont percé les secrets des Chasseurs de Démons en matière de sceaux magiques, et sont parvenus à créer une nouvelle magie de scellement des Démons, réussissant à les sceller dans des armes et des armures alors appelées Tsukumogami, plutôt que dans des corps humains.
    Hélas, ils sont encore incapables de suffisamment renforcer cette technique pour contenir les Démons Primordiaux. Seuls les démons de rang inférieur peuvent ainsi être scellés.
    Ceux qui se portent volontaire pour devenir les gardiens de ces reliques et tenter de maîtriser leur puissance colossale sont appelés les Gardes de Géhenne, Gehen no Kanshu, Géhenne représentant traditionnellement dans les coutumes nomades des Bôshida le monde des démons. Ils sont ce qui se rapproche le plus des Chasseurs de Démons en Lungora. Ils sont les seuls qui prêtent allégeance aux Bôshida à recevoir une formation d’armes et à rejoindre la caste des Samurais.

    Les châteaux des dynasties se trouvent bien souvent non loin des temples dont elles suivent les enseignements, et les capitales se forment autour de ces deux bâtiments séculaires. Les villages plus éloignés sont plus ou moins pieux, et ne donnent pas forcément la même importance au conseil des Shôryu, continuant de suivre les enseignements de Ryukun à leur façon au quotidien.

    Shinari, Impératrice de Lungora, dirigera toutes ces nations d’une main juste et loyale, et son règne reste encore aujourd’hui un exemple pour toutes les nations. Elle réussit à désamorcer des conflits et à se servir des compétences de chacun des siens, ainsi que concilier l’avis des humains avec celui des Shôryu. Une fois par an, elle partait au Mont Hakaru pour demander conseil à son maître et faire une rétrospection de l’année. Hélas… Ce n’était qu’une humaine. Et lorsqu’elle arriva à la fin de sa vie, elle n’avait qu’un fils unique, qu’elle surprotégeait et qui ne serait qu’un piètre successeur en comparaison de son règne à elle. Malgré le pouvoir des Dragons des Origines et leur nouvelle maîtrise de la Mana, ainsi que les artefacts exceptionnels des Bôshida, elle ne parviendra à conserver la prospérité de Ryukun que durant 78 courtes années, comparées aux siècles de règne de son prédécesseur. Conseillée par les meilleurs, elle prit rapidement conscience de l’éphémèrité de son règne, et tenta d’instaurer de nombreuses institutions et de nombreuses lois pour garantir la pérennité de son Empire, la guidance de son unique successeur, et l’héritage de son ami de toujours.

    L’Héritage de Shinari

    Hélas, la nature humaine est faible, et leur ambition finit par avoir raison des nombreuses règles que leur Impératrice mit en place. Plus les années passaient, plus les Shôryu s’éloignaient également de l’enseignement de leur guide, et plus les Shôryu s’éloignaient des enseignements de Ryukun, plus les tensions entres les différentes nations montaient.

    En l’absence de décisions formulées par le nouvel Empereur, l’Empire sombra dans la discorde et le conflit. En effet, Minori avait connu une éducation dans la facilité et la richesse. De crainte qu’il ne connaisse une vie difficile comme elle, Shinari surprotégea son fils, dont la vie dépourvue d’épreuves fit de lui, et de toute sa lignée, une série d’Empereurs et d’Impératrices influençables, pantins des machinations politiques et des ambitions des Daimyô. Mais occupant le siège des héritiers de Shinari, nul n’osa les destituer de leur place, créant un déséquilibre entre le pouvoir féodal de la Cour Impériale et le pouvoir exécutif du Shôkyôgi qui divise encore aujourd’hui Lungora.

    Finalement, plusieurs guerres froides finirent par s’instaurer des décennies après la mort de l’Impératrice, déchirant peu à peu les terres que Ryukun confia aux humains.

    Considérant que Okamori affaiblit Lungora par ses inepties de paix et met en danger la sécurité de l’empire, les Taiora décident, avec l’accord et même la bénédiction de leur Shôryu, de partir en guerre contre Okamori, convaincus que les Shumoto ne seront pas de taille à résister à l’armée de Samurai surentraînés de Rakuden.
    Mais les adeptes du Chiryu avaient une autre carte dans leur manche. Ce n’est pas qu’ils n’avaient pas d’armée; La réalité est que toute la forêt était leur troupe. Tous les animaux se montrèrent farouchement agressifs avec les Samurai de Rakuden, ne leur laissant aucun répit. Lorsque les Samurai atteignirent le territoire des Shumoto, il était déjà trop tard pour eux; Presque à court de vivres et totalement vidés de leur énergie après la longue et périlleuse traversée des forêts qui menaient jusqu’à la capitale de Okamori, les Shumoto n’avaient plus qu’à les cueillir durant la nuit et les faire prisonniers pour que Rakuden et les Taiora s’inclinent.

    De retour chez eux, les Taiora comme Ryukô fulminaient devant la défaite écrasante qu’ils venaient de subir. Ils décidèrent de remettre leur plan à plus tard, comprenant que derrière leur visage d’ange, les Shumoto n’étaient pas si désarmés que cela. Ils venaient de prendre conscience de la réalité; Si Okamori devait être vaincue, ça ne serait pas sur leur terrain.

    A partir de ce moment, Rakuden usa d’autant de stratagèmes que de ruse pour faire sortir le renard de sa tanière; Mais Okamori ne répondit que par le silence et l’indifférence à chacune des provocations de Rakuden.

    Après trois attaques de Rakuden et trois victoires d’Okamori, Ryukô, la Dragonne des Éclairs perdit son sang froid. Elle sortit de son sommeil spirituel, et se présenta physiquement devant la forêt du Dragon des Feuilles. Ce-dernier pressentit le danger, et se réveilla à son tour. C’est la première bataille entre Dragons de l’Origine, et l’une des seules, fort heureusement.
    Pour la première fois, Okamori mène le front en-dehors de ses forêts, et décide de se présenter face à face de Rakuden. La bataille fit rage, Dragons dans les cieux et hommes sur la terre se livrent un terrible combat, dont résulteront d’innombrables morts et blessés.
    Après un mois de bataille discontinue pour les humains, mais sans interruption pour les Dragons, divinités comme mortels croulent sous la fatigue et l’épuisement. Le champ de bataille voit des volontés inébranlables défier les limites physiques de leurs corps pour asséner l’ultime coup à l’adversaire. Ironie du sort, c’est dans la mort de l’adversaire que le sens de l’honneur au combat naquit.

    Finalement, chacune des deux nations à bout, une trêve fût approuvée par une part et l’autre, et chacun des deux Dragons de l’Origine s’en retournèrent chez eux.

    Avec du recul et beaucoup de temps, les deux dragons réalisèrent qu’ils rivalisaient de puissance, et qu’ils n’avaient aucun intérêt de se déclarer la guerre, dragons comme humains. Sans issue concrète, une rivalité naquit entre les deux dragons et les deux nations, qui cherchent à maintenant surpasser l’autre sur tous les autres plans, économiques, artistiques, inventions, etc…

    Bien qu’aucun des deux peuples ne l’avoue en face de l’autre, chaque parti nourrissait un grand respect pour l’autre. Lorsqu’ils croisaient le fer, de nombreux commandants et soldats se rencontrèrent plus d’une fois sur le champ de bataille, et conversaient par l’acier. Les légendes de leur héritage d’un côté comme de l’autre décrivent leurs rivaux comme des imbéciles… Mais des imbéciles justes, et honorables.

    Shôryu comme Daimyô finirent par s’accorder sur cette relation: Il n’y aurait plus de haine entre les deux peuples. Ils resteraient ennemis jurés, mais combattraient à leur façon, sur tous les autres plans, et ils continuerait à tout jamais de nourrir cette rivalité.

    De leur côté, Noharin et Tsurida préfèrent prévenir ce genre de situation, et s’accordent sur une alliance entre les deux peuples. Les deux pays héritent de cette ancienne alliance encore aujourd’hui d’excellentes relations commerciales et de très bonnes relations diplomatiques, jurant de porter assistance à l’autre en cas de danger. Ils proposèrent également leur alliance à Okamori et Rakuden, mais lorsque les Taiora apprennent que les Shumoto faisaient déjà partie de l’alliance, ils décident de refuser, annonçant qu’il leur était impossible d’intégrer une alliance où se trouvaient leurs ennemis jurés.

    Devant le développement économique de Lungora, une guilde de marchands saisit l’opportunité de trouver sa place dans l’empire, demanda un siège au Shôkyôgi, et leur reconnaissance officielle, malgré l’absence du conseil d’un dragon. Les Taiora s’opposeront à cette fondation, jugeant l’argent comme un blasphème à la mémoire de Ryukun et sa vision du partage, voyant en l’argent un déshonneur profond lié à l’avarice et la cupidité.
    L’Alliance d’Okatsunoha, comme elle est depuis lors appelée, entre en jeu, et réprimanda en chœur les Taiora au Shôkyôgi qui avait lieu chaque mois, convaincus que le commerce devait être développé en Lungora pour permettre à l’empire de survivre dans le contexte d’alors. La Daimyô alors en place, Shigonome Taiora, quitte pour la première fois dans l’histoire du Conseil des Nations son siège, et abandonne le Shôkyôgi au nom de tout Rakuden. La décision sera désapprouvée par Ryukô, qui considère cela comme un affront envers la mémoire de l’Impératrice, et la Daimyô, avec un profond ressentiment d’abandon des humains comme des dragons, ne fera plus jamais appel de sa vie à Ryukô ou au Shôkyôgi.
    Les tensions restent encore vives entre Ryukô et le peuple de Rakuden, qui ne voit plus en elle la déesse qu’ils voyaient à l’époque. Rakuden est depuis une nation très renfermée sur elle-même, dont on ne sait presque rien, alors que la Akyudo Koudan, Guilde des Marchands, prospère et assure les échanges commerciaux internationaux et les transferts de marchandises encore aujourd’hui.

    Ichibamachi et l’âge du Commerce

    Quelques décennies plus tard, Ichibamachi, le seul et unique carrefour commercial, est construit par une famille prêtant allégeance aux Bôshida au milieu d’une vallée périlleuse.
    L’immense cité fluviale devient très vite le lieu incontournable pour tout commerçant, et se développe à une vitesse halluçinante. L’Akyudo Koudan dirige la cité d’une main de maître, et depuis les ombres, promeut le marché noir et la contrebande. La cité devient à la fois le repaire de malfrats par définition et le prestigieux marché où toutes les traditions et cultures de chaque nation se rencontrent. C’est en son sein qu’est construit la première maison close et que les Geishas voient le jour.
    Le lieu est difficile d’accès; Une seule route sécurisée y mène. En effet, sur la route, guildes de bandits et créatures sanguinaires se terrent dans les ombres. La faune agressive et les rumeurs qui circulent sur le lieu garantissent à l’Akyudo Koudan une immunité à la cupidité des nations, qui ne pourraient prendre d’assaut la cité.
    Seuls les marchands d’Ichibamachi connaissent la vallée et ses dangers. Ils se sont harmonisés avec elle, et sont capables de la traverser sans prendre le moindre risque.
    Les ressources exceptionnelles ainsi accessibles qu’aux meilleurs artisans et explorateurs ont également profité au développement d’Ichibamachi, devenue une cité de luxe reconnue par les plus grands Daimyô, attirant les plus grands chasseurs de trésors, les plus courageux guerriers à la recherche de défi et de gloire, ainsi que les plus grands artisans souhaitant rivaliser avec le savoir des Boshida.

    C’est alors l’âge d’or du commerce en Lungora. Tous les peuples semblent vivre en harmonie relative, en-dehors de Rakuden qui s’est isolé de tous depuis alors plusieurs décennies.

    Et c’est alors qu’apparaissent les rumeurs sur un autre Dragon de l’Origine inconnu de tous. Le Kyômuryu, Dragon du Néant, commence à faire parler de lui. Les spéculations se font nombreuses, et il est dur de démêler le vrai du faux, mais quoi qu’il en soit, la légende liée à ce dragon semble être reconnue pour sa perfidie et sa malfaisance par ses pairs. En effet, il s’agit dans les contes ancestraux dragonites, d’un Dragon Éxilé.
    Les rumeurs disent que le dragon dirige directement son peuple, sans l’aide d’un Daimyô, qu’il rassemble des criminels quelque part, et qu’il a appris à maîtriser des « Oni » dans le Royaume des Ombres, les mêmes démons qui se sont attaqués au Rempart des Mille-Runes, et qu’il serait à présent de retour en Lungora, afin d’à son tour la diriger.
    Ces même rumeurs se font de plus en plus terrifiantes pour le bas-peuple, et le Shôkyôgi ne sait pas comment réagir face à la dernière nouvelle qui sème la panique dans tout Lungora: « Lorsque Ryukun naquit, un autre être aussi malfaisant qu’il n’était bon vit le jour au sein de ses propres frères. Il est maintenant l’heure pour l’avènement de son frère d’ombre… »
    Ces spéculations sont accompagnées de la création d’un récent culte d’adoration du Kyômuryu, un regroupement de criminels fanatiques qui espèrent être recrutés par le Dragon du Néant.
    De sombres jours à venir dont le peuple s’inquiète, car les manifestations de démons se font effectivement de plus en plus nombreuses, au sein même du Rempart des Mille-Runes…

    C’est pour cette raison qu’une organisation va se former au sein même du peuple.

    Jugeant le Shôkyôgi enfermé dans une spirale politique et incapable de faire face à la situation, ces braves hommes et femmes du peuple vont créer un réseau de renseignements très poussé, se basant sur la coopération des petites gens.

    Anciens Samurais, chasseurs de trésors ou simples paysans rejoignent ce groupe populaire, qui sera appelé les « Ninjas » par les petites gens, et les Yoru No Hane, « Les Plumes de la Nuit » par les plus cultivés. La plupart des Daimyô nient leur implication dans l’organisation, bien qu’ils ne prennent part dans certaines opérations des Yoru No Hane.
    L’objectif premier de cette organisation est de découvrir les serviteurs du néant qui font partie des grandes dynasties et des hautes sphères politiques et asservissent petit à petit le peuple, afin de trouver le Kyômuryu et bannir les ténèbres de Lungora. Son second but est de lui permettre de retrouver à Lungora un souverain dans la paix et l’harmonie du pays.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 4 années et 7 mois par Eddy.
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